8h: nous sommes de nouveau sur le pied de guerre. Il s'agit de se "battre" pour ne pas abandonner le projet. Nous plions la tente et refaisons route vers la zone de Kerran. A peine arrivés, on constate que Cardot Marine est ouvert. Nous y sommes accueillis par le propriétaire, Alain Cardot, avec un chaleureux enthousiasme. Nous lui faisons part de nos ennuis et il nous amène sans attendre dans son atelier. Grâce à son expertise et à son savoir-faire, nous renforçons solidement le gouvernail et réparons efficacement le système de serrage du propulseur. Après 3 heures de réflexion et de travail, quelques allers-retours et malgré la difficulté de devoir trouver des outils américains adaptés à notre cyclalo, nous pouvons reprendre le périple. Le gérant de Cardot Marine a été d'une motivation sans faille et d'une patience absolue pour nous aider à résoudre ce problème, et ce, gratuitement! "Je suis un passionné et votre aventure me plaît" nous répond-il tout simplement quand on ne sait plus comment le remercier. "Appelez-moi quand vous arrivez, je viendrai!" nous demande-t-il avant de nous quitter.
L'homme providentiel qui a permis de relancer l'aventure |
Avant de repartir, nous récupérons une clé Allen 5 et demi, aux normes américaines, extrêmement difficile à trouver en Europe. Les parents de Pierre-Yves ont été, là encore, grandement sollicités et ont appelé tous les vendeurs du secteur. Une entreprise à Pluvigner a pu en commander une "en express" devant l'urgence de la situation. Cette mobilisation nous a donnés du baume au coeur et une embarcation plus solide!
Vers 17h, nous nous sommes relancés de la plage de Kerpenhir pour entrer dans le golfe. Les vagues étaient impressionnantes, tout comme le courant: une situation extrême pour tester efficacement nos réparations. Pari réussi: après avoir longé la côte de Locmariaquer et être remontés jusqu'au départ de la rivière d'Auray, nous avons passé successivement les Sept Îles puis l'île d'Er Runio avant de rejoindre, via l'île Radenec, l'île Longue. En la contournant sur sa côte est, nous sommes parvenus au nord de Gavrinis, île au cairn mythique. De là, nous avons longé Berdère pour tenter le passage où le courant le plus fort d'Europe a été enregistré: le passage entre l'île de Berdère et l'île de la Jument. Nous y avons pédalé fort, en passant au plus proche de Berdère pour éviter au mieux le courant. Inutile: après 10 minutes et à seulement quelques coups de pédales d'une zone plus calme, nous commençons à dériver... Étant proches de Berdère, Pierre-Yves décide de tracter le cyclalo via la ligne de vie depuis les rochers, tandis que Fabienne écarte avec une rame l'embarcation des proches rochers.
La remorque sert décidément à beaucoup de choses! |
Après quelques efforts, le cyclalo passe les courants et nous terminons la traversée jusqu'à l'île-aux-Moines sans encombres majeurs et en répondant aux saluts aimables des navigateurs que nous croisons.
A l'arrivée sur la plage du Bois d'Amour à l'Île-aux-Moines, nous rangeons le cyclalo près d'autres catamarans et utilisons la remorque pour transporter toutes nos affaires jusqu'au camping municipal de l'île, à un peu plus d'un kilomètre de là.
A peine la tente montée et la douche prise, nous prenons la direction du bourg pour finalement manger une pizza exquise cuite par une Sicilienne habitant depuis 10 ans sur l'île. Sa pizzeria, elle n'a pu l'ouvrir qu'il y a 3 mois et c'est déjà le rendez-vous de tous les îlois. La Casa Nostra Pizzeria a rempli nos estomacs et nous a fait faire connaissance avec quelques locaux voyageurs, passionnés par leur île. Soulagés d'avoir pu relancer l'aventure dans d'excellentes conditions, nous avons dormi sur nos deux oreilles dans un camping municipal charmant et très bien entretenu!
Distance parcourue 14,5Km
Moyenne effective: 4,8 Km/heure