En nous levant ce matin, nous faisons la connaissance d'un groupe de 4 jeunes. Ils viennent de descendre le Blavet depuis Pontivy avec un cyclalo bricolé-maison! Outre la coïncidence géniale, ils avouent s'être inspirés précisément du modèle Seacycle!
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Les Quat'Marrants ont parcouru tout le Blavet |
Bricolos dans l'âme, ils ont récupéré deux catamarans en fin de vie. Ils y ont fixé des planches en bois sur lesquelles ils ont installé... 2 vélos, dépourvus de roues arrières! Leurs chaînes sont reliées à un essieu. Cet essieu organise une rotation d'une chaîne supplémentaire qui fait elle-même mouvoir une hélice. Un bout permet facilement aux cyclistes de se diriger avec un gouvernail de catamaran. "On a vu le principe du Seacycle et on s'est dit qu'on allait bricoler un truc à la maison". Les "quat'marrants" ont bien fait rire les badauds et les éclusiers à bord de leur "Cataflex" et "Catacool". "Ça nous fait trop marrer de voir un vrai Seacycle juste à la fin de notre périple" nous avouent-ils.
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Un pilier du vieux pont du Bonhomme |
Nous leur proposons d'aller jusqu'à Port-Louis avec eux, mais leurs embarcations "ne résistent pas au courant". Nous prenons quelques photos des embarcations des uns et des autres et, dans un dernier salut complice, nous engageons nos premiers coups de pédales. Et, pour la première fois, nous avons un courant et un vent dans le dos. Nous avalons les 15 premiers kilomètres dans l'estuaire du Blavet mais prenons le temps d'observer les nombreuses espèces d'oiseaux qui y nichent, le fameux cimetière de vieux bateaux (et de moins vieux) qui s'enlisent tristement dans la vase, le pont du Bonhomme surmonté d'un breton et d'une bretonne qui se font face d'un côté et de l'autre. Arrivés dans la rade de Lorient, nous apercevons les énormes entrepôts du port. Un cargo de gravier est en cours de déchargement. Des grues aux pinces énormes font des va-et-vient et il nous paraît difficile d'imaginer qu'un tel bateau puisse, un jour, être entièrement vidé. Nous faisons halte à Locmiquélic.
Au Cargo, situé sur le port, le chef accepte de nous faire un sandwich spécial maison. Nous le dévorerons 30 minutes plus tard, après avoir passé l'imposante citadelle de Port-Louis, ville ceinte de remparts, et avoir traversé les nombreuses barrières rocheuses pour mouiller à Gâvres et entamer une pause bien méritée.
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Vue panoramique à l'entrée de la rade de Lorient |
Un vent du sud, sud-ouest se met à souffler puissamment et crée une houle importante. Nous décidons de profiter de cette aubaine pour continuer notre chemin et pousser jusqu'à Étel. Après avoir dépassé le dernier éperon rocheux de la presqu'île de Gâvres, nous mettons le cap sur le clocher de Plouhinec. Les vagues sont grosses mais nous naviguons de sorte à les avoir dans le dos. Nous avançons rapidement jusqu'à la plage principale de Plouhinec où nous attend une ultime barrière rocheuse qui s'étend loin dans l'océan. Etant donnés le vent et les vagues, nous décidons de passer cet obstacle en tirant le cyclalo depuis la côte.
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L'imposante citadelle de Port-Louis |
15 minutes plus tard, nous voguons à nouveau vers la barre d'Étel à grand train. Tandis que Fabienne empêche l'embarcation d'être reprise par la marée montante sur la plage d'Étel en face du Chaudronnier, Pierre-Yves va se renseigner auprès de la seule femme sémaphoriste de France, qui surveille l'entrée et la sortie des bateaux de la rivière d'Étel. "Pas de problème pour passer avec votre cyclalo. Il suffit de prendre la rivière par le milieu et vous laisser porter par le courant!" nous renseigne-t-elle. La sensation de passer la dangereuse barre d'Étel est formidable. Nous sommes poussés à une vitesse folle vers la plage d'Étel où nous laissons le cyclalo avant de rejoindre le camping de la Falaise, où nous plantons notre tente pour la nuit.
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Barrière rocheuse sur la plage de Plouhinec: l'une des dernières de notre périple |
Jour 9: Hennebont > Étel
Distance parcourue: 35Kms
Vitesse moyenne effective: 6,4Km/Heure