Une maison en chaume sur l'Île-aux-Moines |
8h, nous sommes déjà sur le pied de guerre. Nous sommes fermement décidés à ne pas prendre davantage de retard dans notre expédition. Plus confiants en les géniales réparations de la veille, éprouvées sur un trajet aux courants très forts, nous avons pu partir de l'île à 10h pétantes. L'enjeu est de taille: être sortis du Golfe avant que la marée ne devienne montante et profiter ainsi de courants plus favorables.
Nous remontons l'île-aux-Moines sur sa côte ouest pour en rejoindre la pointe sud. Avant de pouvoir traverser le chenal nous séparant de la pointe Saint-Nicolas, nous devons pédaler sec pour faire face à un courant contraire. Nous sommes ballottés mais le cyclalo et nos jambes tiennent bon!
Vue de la côte ouest de l'Île-aux-Moines |
De la pointe, nous continuons de longer la magnifique côte de la presqu'île de Rhuys. Ici, nous observons un envol de mouettes et de goélands, là nous croisons bientôt un sinagot, embarcation typique du Golfe du Morbihan qui parade en maître durant la semaine du Golfe du Morbihan qui s'y tient tous les deux ans. Des kayakistes nous hèlent: "On vous a vus dans le Télégramme hier! Bravo pour votre initiative et bon vent!"
Nous passons entre l'île de Hent Henn et celle de la Jument. Pierre-Yves perd un peu le sens de l'orientation avec toutes ces îles mais peut compter sur Fabienne qui garde les yeux rivés sur la carte.
Nous rejoignons
bientôt la pointe du Monteno. Le courant se fait plus fort et il nous faut pédaler dur pour avancer. Au point de vue de Bilgroix, on croit même faire du surplace! Nous forçons encore nos coups de pédales et parvenons péniblement à avancer dans ce goulet aux courants divergents. Finalement, nous parvenons à continuer à longer la côte et à slalomer entre les filets de pêche posés au large de Port-Navalo et décidons d'y faire escale pour vérifier la solidité de l'embarcation et prendre des forces en profitant du marché dominical pour se sustenter.
Vue sur Gavrinis au loin et Er Lannic au premier plan |
Ciel bleu sur le marché de Port-Navalo |
Une heure plus tard, nous reprenons la direction de la mer. Objectif: dépasser la pointe de Port-Navalo, le dernier grand passage pour sortir définitivement du Golfe et de ses impressionnants courants.
L'inévitable se produit: nous faisons du surplace au niveau du phare et malgré nos différents tentatives, nous dérivons. Nous sommes pris en courants contraires et ne parvenons plus à avancer. Pire, nous voyons Locmariaquer se rapprocher.
Un hélicoptère surveille nos manœuvres. Nous décidons d'orienter le cyclalo de sorte à revenir sur Port-Navalo: succès!
Nous mettons à cale le cyclalo pour parcourir à pied les 350 mètres qui nous séparent de la plage principale de Port-Navalo. Avec l'aide d'un véliplanchiste, nous parvenons à remettre l'embarcation à l'eau. De là, nous rejoignons la plage des Govelins à Saint-Gildas de Rhuys où nous sommes accueillis chaleureusement par l'équipe de l'école de voile du Rohu. Jean-Marc Blanchot, son directeur, nous propose d'y faire étape pour la nuit et nous offre même le luxe de dormir dans un vrai lit! Après une soirée douce et reposante, passée à une table de la cabane du poisson rouge, où l'on sert de délicieuses crêpes de sarrasin au blé complet bio, nous rejoignons nos quartiers et entamons une grosse nuit réparatrice.
La plage des Govelins vue depuis le sentier des douaniers du Grand Mont |
3ème Jour: Île-aux-Moines > Plage des Govelins à Saint-Gildas de Rhuys
Distance parcourue: 21Km
Moyenne effective: 3,8Km/Heure